ENGRAIS Loué soit l'ammonitrate

Pilotée par Fertilizers Europe, et mise en oeuvre au niveau français par l'Unifa, la démarche Dan (Directly Available Nitrogen) vient d'être adoptée par vingt et un fabricants européens d'azote nitrique. En France, elle est portée par sept fabricants d'azote nitrique (1) déjà engagés dans la démarche Ada (Azote directement assimilable). Elle se traduit par un lobbying auprès des pouvoir publics. « Pour ne pas qu'ils prennent de décisions aberrantes », justifie Gilles Poidevin, délégué général de l'Unifa, en évoquant notamment l'éventualité d'une taxe azote. « L'achat des agriculteurs d'engrais azotés ne dépend pas du tout du prix, et l'idée d'une taxe différente selon les formes d'azotes n'est pas du tout évoquée. » Selon des résultats d'essais agronomiques menés depuis plus de dix ans par les membres d'Ada, sur lesquels les fabricants d'azote nitrique souhaitent capitaliser, l'ammonitrate permet en effet de réduire l'apport de 40 kg/N/ha par rapport à l'urée, en réduisant de 25 % les pertes par volatilisation. Actuellement, en France, le marché des engrais azotés minéraux est dominé par l'azote nitrique présent dans les NPK nitriques et les ammonitrates (60 %), suivis par la solution azotée (25 %) et de l'urée (15 %).

Renaud Fourreaux

(1) EuroChem agro, GPN, Linzer agro trade, OCI Agro, Rosier, Seco fertilisants et Yara.